Hélène Mohone/extraits
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Torpeur, Hélène Mohone, Editions La Cabane, 2007, extrait :

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(ou est-ce perdu)

je t'ai vu toi à aimer renoncer à cueillir ce qui restait jambes brisées j'ai ramassé les lettres les ai pliées tout assourdie avec l'enfant autrefois qui me ressemble ou est-ce perdu s'écoulent la sangle des baisers au flanc crépu des amants à dégringoler vlan l'étendue repue du silence Amen grignotent les dents de souris sous l'oreiller les perles récitées en bafouillant perdu perdu perdu où est-ce caché

Le Cœur Cannibale, Hélène Mohone, Editions William Blake and Co, 2003, extrait :

"A ne plus jamais vouloir recevoir l'enfant qui s'enfuit.

Cet enfant mains sur la bouche a bien un cri
Un cri de métal planté à la racine du sommeil
Ce cri là est d'enfance anciennement
L'enfant qui dit encore n'est pas celui qui criait
Pourtant ils sont de même assise
L'un enfante l'autre qui n'en veut pas
Il pleure pour celui là qui crie toujours à l'intérieur de celui qui se souvient
Non il crie non il pleure il crie et il pleure ils sont comme deux âmes qui s'étirent l'une fait mal à l'autre qui sent la racine tirer de son corps arracher déchirer l'ultime résistance à un chagrin plus grand d'être ainsi partagé entre celui qui crit et celui qui pleure
Celui qui crie n'a pas la bouche ouverte
Ce sont ses pieds ce sont ses mains ce sont ses yeux qui crient
Il va là criant comme le mendiant
Deux pieds deux mains deux yeux
Et rien qui puisse remplir le trou
Celui qui pleure a l'humidité fanée des cours d'eau
Il n'est pas triste il ne sent rien
Il suit l'écoulement du vide."

De loin, Hélène Mohone, publié en revue, extrait :

(héros)
Là où nous sommes écrits viens dans la ville gommée viens une arme portuaire dans la dissolution des rades tu peux puiser dans la foudre les coups défaits le comptage des meurtres ramène encore haut si haut foudroyé je peux tu dois tant de choses que tu ne veux pas il faut indigène un abus de vin tu ne veux ni enfant ni ce mort ni le gué à traverser il faut franchir las sans avoir nié les pieds sciés je peux encore frappe au creux du ventre des grands coups qui meurtrissent des billes toutes nouvelles dans des sacs de velours un vrai ressac j'ai froid la peau reste bleue après le choc bois à la veine directe celle qui bat au cou des chaudes cuisses

L'Enfant africaine - Corpus triste, Hélène Mohone, Editions L'Amourier, 2006, extrait :

"Oublié au fond de l’Afrique, au fond du tiroir familial, dans le divorce de l’origine, le corps enfant abandonné est figé dans l’ailleurs. Il attend qu’on vienne le chercher.
L’enfant sourit quand même. Il sourit pour ne pas qu’on l’oublie. Il reste là, souriant. Il sera là jusqu’à sa disparition. Il se définit ainsi, souriant et vide. Il est une image qui attend, inchangée, qu’on la reconnaisse.
 Il ne doit pas changer pour qu’elle le reconnaisse. Quand celle qui est partie reviendra. "

Présentation par Claude Chambard à la librairie Mollat à Bordeaux de l'œuvre d'Hélène Mohone, accompagnée de musiques et lectures par des comédiens, en 2007 :  vous pouvez télécharger l'enregistrement, d'une durée d'environ 38 minutes, au format mp3. Ce document pèse 34,7 mo, et prendra donc un certain temps à se télécharger.

Humm...  je n'ai pas encore trouver la technique pour mettre un mp3 à télécharger. Je cherche et je le mets dès que je peux ! (le webmaster)